Pourquoi les influenceurs vont tous à Dubaï ?

Culture & Pop

À chaque nouvelle annonce d’un influenceur qui « déménage à Dubaï », les commentaires affluent. Certains crient à l’opportunisme, d’autres rêvent d’un style de vie ensoleillé et glamour. Pourtant, derrière les paillettes, il y a des raisons bien concrètes – fiscales, pratiques et symboliques – qui expliquent cette ruée digitale vers l’Émirat.

Publicité

Un eldorado fiscal pour les entrepreneurs du web

Le premier argument est souvent le plus connu : à Dubaï, il n’y a pas d’impôt sur le revenu pour les particuliers. Autrement dit, un influenceur qui gagne 500 000 € par an sur les réseaux n’aura pas à reverser la moitié de cette somme à l’État comme il le ferait en France ou en Belgique.

Cela ne veut pas dire qu’aucun impôt n’existe, mais l’avantage fiscal est massif. Il attire logiquement les créateurs de contenu qui veulent maximiser leurs revenus, surtout lorsqu’ils deviennent de véritables entrepreneurs avec des sociétés, employés ou partenariats multiples.

Un décor parfait pour les réseaux

Dubaï, c’est aussi le paradis de l’image. Tout y est pensé pour épater : gratte-ciels futuristes, plages artificielles, hôtels de luxe, déserts spectaculaires, centres commerciaux gigantesques, voitures hors de prix. Pour un influenceur, c’est une toile de fond idéale pour tourner des vidéos, faire des shootings et nourrir une image d’abondance.

Cette esthétique colle parfaitement à ce qu’attendent certains segments du public : le rêve, l’accessibilité apparente, le luxe.

Publicité

Une communauté déjà sur place

Une fois quelques stars installées, un effet boule de neige s’est produit. Dubaï est rapidement devenu un hub d’influenceurs, ce qui facilite les collaborations, les partenariats, voire la mise en réseau avec des marques ou d’autres créateurs.

On y trouve des agences spécialisées dans l’accompagnement de ce type de profils, des événements exclusifs, et même des quartiers où se concentrent les expats du web. L’effet de groupe joue énormément.

Un cadre de vie très pratique

Dubaï est une ville moderne, sûre, avec un niveau de services très élevé. On y trouve des infrastructures de qualité, des établissements scolaires internationaux, une sécurité omniprésente, et un cadre très « business-friendly ».

Les influenceurs apprécient aussi le fait de pouvoir vivre sans être harcelés dans la rue, ce qui est parfois le cas dans leur pays d’origine une fois la notoriété acquise.

Publicité

Un choix pas sans critiques

Ce choix de vie soulève aussi de nombreuses critiques. Certains dénoncent le manque de solidarité fiscale, l’opacité des régimes fiscaux, ou encore les conditions de travail dans l’émirat. D’autres reprochent à ces influenceurs de promouvoir un mode de vie artificiel, centré sur l’apparence, la richesse et la superficialité.

Ces critiques sont d’autant plus virulentes quand les créateurs de contenu continuent à monétiser leur audience francophone depuis l’étranger, sans contribuer fiscalement aux pays dont ils tirent leur audience.

Un phénomène qui évolue

Depuis 2023, les règles ont commencé à se durcir : pour rester à Dubaï, il faut désormais obtenir un visa spécifique, souvent lié à la création d’une société locale. Des accords fiscaux entre pays se multiplient, rendant plus difficile l’exil sans justification réelle.

Le phénomène persiste, mais il devient plus encadré. Certains influenceurs choisissent déjà d’autres destinations, comme Bali, la Thaïlande ou le Portugal, selon leurs profils et leurs préférences.

Conclusion

La présence massive d’influenceurs à Dubaï n’est pas une simple coïncidence. C’est un mélange de stratégie financière, d’opportunité médiatique et de choix de vie. Pour ces stars du web, l’émirat représente une plateforme parfaite pour rayonner, tout en optimisant leurs revenus. Mais ce choix, bien qu’attrayant, n’est pas sans conséquences – sociales, fiscales et symboliques.

Mots-clés

Questions similaires


Plus d'articles