Pourquoi Donald Trump augmente-t-il les droits de douane ?

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Donald Trump a récemment imposé et relevé une série de droits de douane, notamment sur l’acier, l’aluminium, les véhicules, et même certains produits chinois. Ce choix est loin d’être anodin : il repose sur des stratégies politiques, économiques et géopolitiques précises.

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Protéger l’industrie américaine

La raison principale invoquée est la défense de l’économie nationale. Trump accuse régulièrement les pays exportateurs d’inonder le marché américain avec des produits sous-évalués, notamment l’acier et l’aluminium. En mai 2025, il a porté les droits de douane sur ces métaux de 25 % à 50 % via une proclamation sous la Section 232 de la Trade Expansion Act.

Objectif : réduire la dépendance aux importations industrielles, soutenir les usines locales, et protéger des milliers d’emplois américains.

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Financer les dépenses publiques et alléger les impôts

Les droits de douane collectés sont une source de revenu pour le gouvernement fédéral. On estime que cette politique pourrait rapporter plusieurs milliers de milliards de dollars sur dix ans, bien que le montant net soit atténué par les effets négatifs sur l’économie.

Trump pousse l’idée que ces recettes peuvent être réinjectées dans des baisses d’impôts ou dans le financement d’infrastructures, sans augmenter la dette grâce à une fiscalité “autofinancée”.

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Pousser à la renationalisation de la production

En taxant fortement les biens importés, Trump espère inciter les entreprises à relocaliser. Hyundai, par exemple, a annoncé un investissement de 20 milliards de dollars aux États-Unis après l’annonce des droits, un argument utilisé en faveur de cette stratégie.

C’est ce qu’il appelle la politique “Made in America” : que les biens destinés aux consommateurs US soient produits sur le sol américain.

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Recourir à l’arme commerciale dans les négociations

Trump utilise les droits de douane comme levier de négociation politique. Il menace ou impose des tarifs aux pays comme Japon, Canada, Mexique, Chine, en vue d’obtenir des concessions commerciales.

Exemple récent : les tarifs sur l’automobile ont fait plonger les cours en Europe et en Asie après son annonce.

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Motivations idéologiques et politiques nationales

Trump promeut un modèle protectionniste, qu’il compare à la période du Gilded Age, fortifiant la souveraineté économique américaine.

En parallèle, il brandit l’argument de la lutte contre les flux d’immigration illégale et la crise des opioïdes, pointant du doigt des pays comme le Canada et le Mexique.

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Quels sont les risques économiques ?

Les économistes mettent en garde contre :

  • Une inflation à la hausse (+2,4 % en mai 2025 comparé à avril), via l’augmentation des prix des biens importés ;
  • Un ralentissement de la croissance : FMI estime jusqu’à –0,5 % de croissance mondiale, voire un ralentissement US ;
  • Des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et un risque de récession, selon des anciens cadres de l’IMF.

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Positionnements juridiques contestés

Trump invoque des pouvoirs tels que Section 232 (sécurité nationale) ou l’IEEPA (états d’urgence) pour justifier ses initiatives. Des juges ont contesté son pouvoir, mais les cours d’appel ont permis le maintien des tarifs.

Conclusion

Trump justifie les hausses de droits de douane par la protection de l’industrie américaine, la collecte de revenus, la relocalisation, et la pression politique. Mais cette politique a un coût : tensions commerciales, inflation potentielle, perturbations globales. Le pari : privilégier les intérêts nationaux immédiats, quitte à prendre des risques économiques plus vastes.