Pourquoi New York est surnommée Big Apple ?

Photo de Luca Bravo sur Unsplash
New York, la ville qui ne dort jamais, a de nombreux surnoms. Mais aucun n’est aussi emblématique que « The Big Apple ». Pourtant, à première vue, ce nom n’a aucun lien évident avec la ville elle-même. Alors pourquoi New York est-elle surnommée ainsi ? Et que vient faire une pomme dans cette histoire ?
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Un surnom qui intrigue depuis des décennies
“The Big Apple” est aujourd’hui universellement associé à New York, au point qu’on l’utilise dans le monde entier sans même se poser la question de son origine. Pourtant, cette expression n’a pas toujours existé — ni toujours eu du succès.
Ce n’est qu’au XXe siècle que ce surnom a émergé, d’abord dans un contexte bien spécifique, avant de devenir un symbole marketing fort.
Des origines dans le monde des courses hippiques
L’une des premières occurrences documentées de l’expression remonte aux années 1920. Un journaliste sportif du « New York Morning Telegraph », John J. Fitz Gerald, couvrait alors les courses de chevaux à travers les États-Unis.
Dans ses articles, il utilisait régulièrement l’expression “The Big Apple” pour désigner les prestigieuses courses new-yorkaises, considérées comme le sommet du circuit. Pour les jockeys et les propriétaires de chevaux, courir à New York représentait “le gros lot”, la récompense suprême — autrement dit, « la grosse pomme ».
Selon lui, ce terme provenait des écuries de la Nouvelle-Orléans, où les entraîneurs disaient : “We’re heading for the Big Apple” pour parler de New York.
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Un terme populaire dans le monde du jazz
Dans les années 1930, l’expression “Big Apple” est reprise par les musiciens de jazz. Pour eux aussi, jouer à New York était un objectif ultime. On la retrouve dans plusieurs chansons, dans les clubs de Harlem et les cabarets de Manhattan.
Le surnom devient alors synonyme de succès, de reconnaissance, de rêve américain. Ce glissement d’un vocabulaire hippique à un langage artistique va asseoir lentement l’expression dans la culture populaire.
Une période d’oubli… puis un retour triomphal
Curieusement, “The Big Apple” est tombée en désuétude dans les années 1950-60. L’expression était alors peu utilisée dans les médias, remplacée par d’autres images de la ville (comme Gotham, la ville qui ne dort jamais, etc.).
C’est dans les années 1970 que tout change. La ville de New York traverse alors une crise économique et sociale grave. Pour redorer son image, le département du tourisme lance une campagne ambitieuse… et choisit de remettre “The Big Apple” à l’honneur.
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Un outil marketing devenu iconique
La campagne visuelle, accompagnée de slogans et de logos, remet le terme “Big Apple” sur le devant de la scène. En parallèle, une sculpture de pomme géante est installée à Manhattan, et des pancartes “Big Apple” sont visibles à l’entrée de la ville.
Ce retour réussi transforme définitivement l’expression en un symbole international. Elle évoque non seulement New York, mais aussi l’ambition, la diversité et l’énergie de la ville.
Pourquoi une pomme, au fond ?
Le choix de la pomme n’est pas totalement aléatoire. Aux États-Unis, la pomme est un symbole de prospérité et d’abondance, souvent associée à des expressions populaires comme “an apple a day keeps the doctor away”.
Le mot “apple” est aussi facile à mémoriser et hautement visuel. Il donne une dimension à la fois simple et puissante au surnom de la ville. Et, d’un point de vue marketing, il fonctionne à merveille.
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Une expression encore très vivante
Encore aujourd’hui, “The Big Apple” est omniprésente : dans les guides touristiques, sur les t-shirts, les mugs, les affiches, et jusque dans les guides de voyage les plus sérieux. Elle incarne un esprit new-yorkais à part entière.
C’est une expression qui a traversé les époques, les styles et les cultures, tout en conservant une part de mystère. Et si vous pensiez qu’elle avait un lien avec la culture de pommes dans l’État de New York, vous voilà renseigné : il n’en est rien !
Conclusion
Le surnom “Big Apple” est né dans les hippodromes, s’est épanoui dans les clubs de jazz, puis a été relancé par le marketing. Il symbolise la grandeur, la réussite et l’aura internationale de New York.
Alors la prochaine fois que vous entendez “la Grosse Pomme”, vous saurez que ce surnom cache bien plus qu’un simple fruit : c’est une part entière de l’identité new-yorkaise.