Vous les retrouvez souvent au fond de votre poche ou au fond d’un tiroir, elles encombrent plus qu’elles ne servent… et pourtant, elles sont toujours là. Les pièces de 1 et 2 centimes continuent d’exister dans plusieurs pays européens, alors que de nombreux citoyens s’en passeraient bien. Pourquoi ces petites pièces, jugées inutiles par beaucoup, ne sont-elles pas tout simplement supprimées ?
Publicité
Un coût de fabrication qui dépasse leur valeur
Premier paradoxe : il en coûte plus cher de produire une pièce de 1 ou 2 centimes que ce qu’elle ne vaut. Entre les matières premières, l’énergie et les frais logistiques, leur coût de fabrication peut dépasser leur valeur faciale. Cela soulève une question logique : pourquoi continuer à frapper une monnaie qui coûte plus qu’elle ne rapporte ? La réponse ne tient pas uniquement à l’économie…
Une décision européenne qui laisse le choix aux États
La Commission européenne a envisagé à plusieurs reprises de supprimer ces pièces, mais chaque pays membre est libre d’agir à son rythme. Certains, comme la Finlande ou les Pays-Bas, ont déjà décidé de ne plus les utiliser activement en mettant en place l’arrondi obligatoire à 0 ou 5 centimes. D’autres, comme la France et la Belgique, appliquent cette mesure uniquement dans certains cas, notamment pour les paiements en espèces.
Publicité
Un attachement symbolique à la précision des prix
Beaucoup de commerçants et de consommateurs sont attachés aux prix terminant par ,99. Cette pratique marketing bien connue joue sur la psychologie des clients en donnant l’impression que le produit est moins cher. Supprimer les petites pièces signifierait changer les prix eux-mêmes, ce qui perturberait certaines habitudes de consommation.
Une peur de l’inflation… mal fondée
Certains craignent qu’en arrondissant les prix, les commerçants en profitent pour les faire grimper. Pourtant, les études dans les pays ayant supprimé les pièces de 1 et 2 centimes montrent que l’impact sur l’inflation est quasi nul. L’arrondi se fait à la baisse comme à la hausse, et ne concerne que les paiements en espèces. Les paiements électroniques restent exacts, au centime près.
Publicité
Des pièces encore utiles pour certains
Bien que peu pratiques, ces pièces ont encore une utilité pour les distributeurs automatiques, les dons symboliques (comme dans les urnes d’associations), ou certains commerces qui rendent la monnaie au centime près. Elles servent également à de petits ajustements comptables dans certains systèmes de caisse. Enfin, elles intéressent les collectionneurs et chasseurs d’erreurs de frappe.
Une suppression déjà amorcée, mais progressive
En Belgique par exemple, l’arrondi obligatoire pour les paiements en espèces est entré en vigueur en 2019. Résultat : même si les pièces existent toujours, elles circulent de moins en moins. La disparition définitive viendra probablement d’une décision européenne qui harmonisera la politique monétaire à l’échelle de la zone euro. Mais pour l’instant, leur retrait complet n’est pas encore acté.
Conclusion
Les pièces de 1 et 2 centimes existent encore par inertie institutionnelle, par souci de cohérence dans la zone euro, et pour répondre à certaines habitudes commerciales. Leur disparition semble inévitable à moyen terme, mais elle se fera progressivement, en parallèle de l’évolution des paiements électroniques et de l’adoption généralisée de l’arrondi. En attendant, elles continueront à traîner au fond de vos poches ou à s’accumuler dans un bocal de cuisine.
Publicité